Vitamine c pour cochon d'inde​ : Indispensable ou non ?

Le cochon d’Inde, ou cobaye, est un petit rongeur domestique apprécié pour sa douceur, sa sociabilité et son apparence trapue.

Derrière ses yeux attendrissants et son derrière rebondi se cache une particularité biologique qui le rend vulnérable à une carence alimentaire grave : le manque de vitamine C.

À la différence de nombreux autres mammifères, le cochon d’Inde ne peut pas synthétiser la vitamine C par lui-même.

Cela signifie qu’il doit impérativement la trouver dans son alimentation quotidienne.

Une carence en cette vitamine peut rapidement engendrer des troubles de santé importants, allant de douleurs articulaires à des infections, voire la mort si elle n’est pas prise en charge à temps.

Explorons ensemble pourquoi la complémentation en vitamine c pour cochon d'inde est indispensable.

La vitamine C, aussi appelée acide ascorbique, joue un rôle essentiel dans de nombreuses fonctions biologiques.

Elle est notamment impliquée dans la formation du collagène, une protéine fondamentale pour la santé de la peau, des vaisseaux sanguins, des articulations et des os.

Elle participe également au bon fonctionnement du système immunitaire et aide à l’absorption du fer.

La cause principale de la carence en vitamine C chez le cochon d’Inde est une alimentation inadaptée.

Un régime composé exclusivement de graines, ou basé sur du foin et des légumes pauvres en vitamine C, peut rapidement entraîner un déficit.

Un autre facteur important est la dégradation rapide de la vitamine C.

Cette vitamine est très sensible à la lumière, à la chaleur et à l’oxygène.

Par conséquent, une nourriture mal conservée, des compléments mal dosés ou de l’eau vitaminée laissée trop longtemps à l’air libre peuvent devenir inefficaces.

Enfin, certains états physiologiques comme la croissance, la gestation, la lactation ou une convalescence après maladie augmentent les besoins en vitamine C, rendant le cobaye encore plus vulnérable à une carence s’il n’est pas surveillé attentivement.

La carence en vitamine C se manifeste par une affection appelée scorbut, bien connue chez les marins autrefois privés de fruits et légumes frais.

Chez le cochon d’Inde, les premiers signes peuvent passer inaperçus. L’animal devient plus apathique, bouge moins, perd l’appétit et semble triste.

Rapidement, d’autres symptômes plus graves apparaissent :

• Immobilité et/ou boiteries, gonflement musculaire et articulaire.
• Paralysie du train arrière.
• Retard de croissance.
• Difficulté à se nourrir et perte de poids.
• Saignement des gencives ou sous la peau.
• Larmoiement à l'aspect du pus.
• Malocclusion dentaire.
• Inflammation des lèvres et des pattes.
• Fractures fréquentes.
• Poils ternes et chute de poils.
• Dans les cas les plus graves, des hémorragies internes, une paralysie ou la mort peuvent survenir en quelques semaines si rien n’est fait.

Lorsqu’un cochon d’Inde présente des symptômes de carence, il faut agir rapidement. Le premier réflexe est de consulter un vétérinaire spécialisé en NAC (nouveaux animaux de compagnie). Celui-ci confirmera le diagnostic et prescrira un traitement adapté.

Le traitement repose principalement sur l’administration directe de vitamine C, et d'une quantité de vitamine élevée pendant une dizaine de jours : Environ 100mg/kg/j.

L’alimentation sera également revue et enrichie.

Des antidouleurs peuvent être prescrits si l'animal souffre et une antibiothérapie peut être mis en place en cas d'infection.

Les effets du traitement peuvent être rapides si la carence est prise à temps.

En quelques jours, l’appétit revient, l’animal retrouve de l’énergie et les symptômes régressent.

Toutefois, des lésions osseuses ou articulaires avancées peuvent laisser des séquelles irréversibles.

La prévention est le meilleur moyen de lutter contre la carence en vitamine C.Elle passe par une alimentation équilibrée et adaptée.Le foin de bonne qualité doit constituer la base de l’alimentation du cochon d’Inde, mais il ne suffit pas à couvrir les besoins en vitamine C.

Il est essentiel de compléter cette alimentation avec des légumes frais riches en vitamine C, comme :

• Le poivron (surtout le rouge).
• Le persil.
• Le brocoli.
• Le chou frisé.
• Le kiwi (en petites quantités).
• Le fenouil.
• La tomate.

Les légumes doivent être donnés tous les jours, en variant régulièrement pour garantir un apport constant en nutriments. Il est recommandé de privilégier des légumes frais, biologiques et locaux, car la vitamine C se dégrade rapidement après la cueillette.

Cependant, même une alimentation variée reste souvent insuffisante pour couvrir les besoins quotidiens du cobaye.Il est donc nécessaire de proposer à votre cochon d'inde un complément quotidien en vitamine C.

Les vétérinaires recommandent :

• 20 mg/kg/jour pour un cochon d’Inde adulte sain,
• 60 mg/kg/jour pour les femelles gestantes, allaitantes, les jeunes en croissance ou les animaux malades.

Les compléments existent sous forme de comprimés à croquer ou de gouttes liquides.

L'administration par pipette est généralement facile, car la vitamine C a un goût apprécié par les cochons d’Inde.

• La forme liquide est très pratique, mais particulièrement instable : elle se dégrade rapidement à la lumière, au contact de l’air ou en présence de chlore (notamment dans l’eau du robinet). Il est donc préférable de la donner directement dans la bouche à l’aide d’une pipette.
• Si la vitamine est diluée dans l’eau du biberon, celui-ci doit être opaque ou recouvert de papier aluminium, et l’eau utilisée de préférence minérale. Toutefois, cette méthode est moins fiable, car les cobayes boivent peu, surtout s’ils consomment beaucoup de légumes frais.

On préfère donc l'administration à la bouche à l'aide d'une pipette. Pas de panique, le goût de cette vitamine est très appréciée du cochon d'inde et est facile à administrer.

La carence en vitamine C chez le cochon d’Inde est une pathologie fréquente, mais évitable.

Elle illustre combien une connaissance approfondie des besoins spécifiques de cet animal est essentielle à son bien-être.

Parce que le cobaye ne peut produire cette vitamine vitale par lui-même, il revient à ses propriétaires de veiller chaque jour à lui fournir une alimentation riche, variée et adaptée.

Une simple négligence peut avoir des conséquences dramatiques, mais une bonne prévention permet d’offrir à ce petit compagnon une vie saine et heureuse.